Au service d’une population en détresse
Le Centre de Santé et de Promotion Sociale (CSPS) au village de Piéla s’est ouvert en 1947. Aujourd’hui une quarantaire d’agents travaillent inlassablement pour répondre aux besoins de la population locale, mais à présent il n’y a pas de médecin. Le centre comprend quatre départements…
- Une maternité, avec une salle d’accouchement et un service de consultations et de planning familial :
Lorsqu’un accouchement tourne mal et qu’il faut pratiquer une césarienne et/ou une transfusion, la mère doit être évacuée au centre médical de Bogandé. En saison sèche, le trajet prend 25 minutes, alors qu’en saison de pluie c’est parfois tout bonnement impossible. D’où l’urgente nécessité d’un hôpital avec bloc opératoire sur place, afin de diminuer le taux de mortalité maternelle et périnatale.
- Un dispensaire, où l’on peut traiter des maladies courantes telles que le paludisme, la méningite, les troubles intestinaux, la tuberculose et diverses infections et blessures. La « salle d’attente » est remplie en permanence. Il est possible d’opérer des cataractes dans des conditions plutôt rudimentaires, mais uniquement lorsqu’un médecin est de passage :
Avec le nouveau bloc opératoire, les opérations ophtalmologiques pourront se pratiquer couramment, au bénéfice de la population de toute la région est du Burkina Faso.
- Un centre de santé primaire, qui met l’accent sur la médecine préventive (vaccinations, campagnes de sensibilisation, formation des agents de santé). Des tournées sont effectuées dans les villages avoisinants pour informer sur l’hygiène de vie, la nutrition et les pièges que constituent les superstitions populaires :
- Un Centre de Récupération et d’Education Nutritionnel (« CREN »), où les infirmiers(ères) prennent en charge des nourrissons, jeunes enfants et leurs mères qui se présentent :
Les solutions à la dénutrition sont parfois très simples : un peu de lait spécial en poudre mélangée à de l’eau. Des orphelins sont pris en charge par des familles d’accueil, sous l’œil attentif d’un responsable du centre. Les membres du personnel font des tournées régulières dans les villages avoisinants pour visiter les familles soignées, et pour détecter les problèmes de malnutrition dans d’autres familles pauvres.
Etudiante en 3ème bachelier en soins infirmiers, Sarah Carp a effectué un stage au centre médical de Piéla durant le mois de janvier 2013. Elle a pu y travailler dans les différents services : la maternité, le centre de récupération pour les malnutris, la médecine et le service des vaccinations. Lisez son témoignage dans le n° 30 du SEL Projets News (page 12).
Réflexion : pourquoi la malnutrition?
Pierre Mano, notre partenaire, nous énumère les causes les plus courantes de la malnutrition des enfants :
- Le faible taux d’alphabétisation et d’instruction de la population. Les parents ne connaissent pas les règles élémentaires d’hygiène ni la valeur nutritive des aliments locaux (arachides, haricots, œufs, …). Ils ne savent pas quand introduire ceux-ci dans l’alimentation des enfants.
- Les croyances populaires qui entraînent un retard de décision des parents à consulter. Ils cherchent d’abord secours auprès des guérisseurs traditionnels qui attribuent les symptômes de malnutrition à des attaques de sorciers ou de génies.
- La pauvreté qui est cause d’insuffisance alimentaire pour les mères. Dès le sein maternel, le fœtus souffre d’un déficit nutritionnel.
- Les maladies diarrhéiques, et autres maladies infectieuses.
- Les grossesses rapprochées. Lorsqu’une mère tombe enceinte, elle doit sevrer brusquement l’enfant qu’elle est en train d’allaiter. La mère, l’enfant et le fœtus souffriront inévitablement de manque nutritionnel.
D’où la nécessité d’un plan intégré de développement qui combat ces problèmes sur plusieurs fronts.